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J4 16 février

   Déjà ? Que le temps se joue de nous depuis notre départ, en ce qui me concerne, j'ai l'impression que nous sommes ici depuis au moins dix jours.  Fang laoshi et moi nous faisions la remarque que nous étions de retour à la maison en empruntant la ruelle qui mène à l'hôtel. Les couvertures familières des manuels scolaires de la maison d'édition de l'université où se situe le huayu bingguan ornent les murs de l'hôtel. La ruelle a été re-goudronnée mais les petites boutiques, les scooters électriques emmitouflés pour l'hiver sont bien là.

La nuit a été plus ou moins courte, révisions pour le bac blanc, décompte pour l'année du chien ou nuit fractionnée par le décalage horaire, froid, marche, cerveaux aux aguets pour apprivoiser ce nouvel environnement, les agneaux semblent fatigués ce matin. Bonne année du chien ! 过年好!

Monsieur Xiao, notre chauffeur, semble avoir survécu au supplice de la planche à laver. Vous vous souvenez que son épouse le tançait par téléphone interposé car il ne rentrait pas assez tôt pour le réveillon. Si la mégère française est supposée accueillir son mari à coup de rouleau à pâtisserie lorsqu'elle est mécontente de lui, la mégère chinoise lui impose de s'agenouiller sur la planche à laver dont le rainurage serait un véritable supplice. Diane quant à elle a fait une belle surprise à son père. Elle pensait ne pas pouvoir passer le réveillon avec lui, avait même réservé une chambre au centre ville. Mais ni les agneaux ni les laoshi ne voulaient la priver de cette fête et de ce réveillon si important dans la vie des Chinois où le plus grand plaisir que les enfants peuvent faire à leurs parents est d'être à leurs côtés. Elle nous a raconté la surprise et l'immense joie de son papa.

Notre équipe de choc est donc au complet pour visiter le Palais d'été au nord ouest de la Cité Interdite.

Je ne vous ai pas encore dit que Beijing est la seule ville au monde où je n'ai aucun mal pour me situer me diriger, en temps ordinaire, un tour sur moi même et je suis perdue. Je compense grandement en demandant mon chemin aux passants. A Beijing, la Cité Interdite est au centre, impossible de perdre le nord.

Objectif, arriver avant les hordes de touristes chinois. La circulation est d'une fluidité exceptionnelle, les temps de trajets sont réduits. Les touristes sont déjà là, rien ne les a freinés dans leur course. Diane connaît le Palais d'été comme sa poche et en fine stratège nous mène par des chemins, kiosques, jardins ignorés des groupes de touristes chinois. Elle se montre très patiente car il y a toujours une photo plus belle que l'autre à prendre, un détail qui accroche le regard, une lumière sur l'or d'une peinture, une branche de saule qui caresse la glace que nous n'avons pas encore capturé. Tristan s'étonne de me voir encore prendre des photos de sites dans lesquels je me rends depuis 1983. Oui, ça fait vraiment d'un autre siècle mais tout ne monde n'a pas cette chance, non ?

Oh mais je ne vous ai pas encore parlé d'Audrey V. Qu'a-t-elle oublié aujourd'hui ? Son appareil photo dans son étui dans la chambre de l'hôtel. Heureusement que l'équipe veille sur elle.

Il faut que tout de même que je vous dise qu'Audrey a été d'une efficacité remarquable pour l'organisation de la tombola (l’une des actions menée par les agneaux pour réduire le coût de leur séjour en Chine) la recherche de lots, le tirage, leur remise. Il ne faudrait pas que vous mépreniez sur son compte, tête en l'air certes dans ce séjour mais dynamique, volontaire et organisée par ailleurs.

Si Colombe s'est vue offrir hier un petit drapeau chinois à la Cité Interdite alors qu'elle demandait à quelqu'un où se le procurer , elle n'a pas le même succès avec les poissons en tissus qui flottent au bout des perches que les guides ont choisis pour mener leurs touristes chinois. L'un d'eux s'excuse, s'ils avaient été neufs, il lui aurait offert les poissons tant convoités.

Nous empruntons la longue galerie qui longe le lac. Les peintures restaurées en 2008 sont déjà fanées, usées. Difficile d'imaginer en plein hiver où l'air est si sec le taux d'humidité qui attend ces lieux l'été venu, puis s'accroche et ronge les couleurs et motifs issus des grands classiques de la littérature chinoise.

Nous prenons une photo de groupe devant le bateau en marbre. Expression de la vanité de l'impératrice douairière Cixi selon Diane. Une expression chinoise dit que si l'eau peut renverser le bateau, le bateau ne peut renverser l'eau, l'eau désigné alors le peuple, le bateau le pouvoir. Le bateau en marbre est toujours là, quant à Cixi, vous avez vu Le dernier empereur de Bertolucci... Si je parviens à mettre la photo sur le blog, vous me direz où se trouve Charlie.

 repartons en métro. Propre, simplisme d'usage. Esteban , Charles et Lukas font la remarque qu'en quelques pas ils ont croisé six personnes chargées de la sécurité ou de l'entretien. Ceci explique cela.

A midi nous avons accompagné de nos chants l'anniversaire d'une petite fille. La tradition en salle 102 est de chanter pour chaque anniversaire et depuis que Pronote matérialise les anniversaires par un petit gâteau couvert de bougies, difficile d'y échapper sauf en cas de panne du serveur. Bougies soufflées, de petites parts de gâteau ont été mangées puis tous les convives ont commencé le repas. Choc culturel ?

 

 après midi nous nous rendons sur le site olympique. Avec un grand sourire, Diane nous dit que là où la plupart des pays organisateurs se retrouvent en déficit après la construction des équipements et les jeux, les Chinois ont trouvé la parade car il faut s'acquitter d'un droit d'entrée pour visiter le cube d'eau et le nid d'oiseau . Qu'à cela ne tienne, les extérieurs sont grandioses, les agneaux ont un défi chanson à relever, l'occasion de l'apprendre et de la chanter avec des familles. Et enfin, nous avons un petit peu de temps pour commencer les emplettes. Ne comptez pas sur moi pour vous faire des révélations, ce sont des surprises. Je veux bien donner des nouvelles de Mathis qui a retrouvé le sourire, et adopté une petite chose noire et blanche qui mange du bambou mais n'a pas nécessité la signature de contrat avec le gouvernement chinois.

Pour la première fois de sa carrière, Diane qui doit habituellement prendre en compte les retards liés à la circulation est à l'avance. Mais le marché de Hongqiao est fermé. Mais où va t on? Un marché privé fermé en Chine, c'est bonnement incroyable.

Remise des billets de train et des passeports en arrivant à la gare, contrôle de nos billets' de nos identités, scan de nos bagages... Il va être l'heure de passer à table.

Ce soir, chunjie ( toujours lui) oblige, nous mangeons au McDonald’s de la gare de l'ouest. Nous occupons la quasi totalité des tables. Tanya retrouve les mêmes sols et les mêmes matériaux que dans les McDonalds en France. Qu'en est il du gout de nos big macs ? Le même.

Derniers pipis avant de prendre le train. Je comprends pourquoi Diane a insisté pour que nous utilisions les toilettes à l'extérieur de la gare. Deux toilettes pour toute la salle d'attente des couchettes molles, c'est plutôt sous dimensionné.

Oups, je n'ai pas évoqué cet épisode majeur dans la vie du voyageur en Chine, sujet tabou, la découverte des toilettes. Les portes vitrées opalescentes des toilettes du premier restaurant dans lequel nous avons déjeuné en ont découragé plus d'une, les portes qui ne ferment pas et les toilettes à la turque aussi. Mais l'instinct de survie est toujours le plus fort.

La vie à bord du train s'est maintenant organisée, chacun est en possession de son billet remis par la contrôleuse, elle ne nous rendra l'original qu'à l'arrivée.

Emma aurait voyagé avec un vieux monsieur et une vieille dame que j'ai pris en charge à leur arrivée dans le train pour leur indiquer leur compartiment et leurs couchettes. J'ai peut-être un avenir dans les chemins de fer chinois ? Les agneaux circulent, se rendent visite. Je ne vais pas tarder à m'allonger avec une bonne lecture en attendant la visite de Morphée. Une longue journée nous attends à Xi'an.

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