
Jour 6
Ce matin, je comptais sur un wake up call un peu particulier, celui de Lin laoshi, qui depuis le début du séjour se réveille immanquablement un quart d’heure avant le wake up call, pas la peine de mettre le reveil m’a-t-elle dit. Elle s’est rendormie mais vous savez à quelle heure nous avons pu enfin aller nous coucher la veille.
Je devais me lever pour remettre à Monsieur Wang les affaires de bébé que sa maman, mon amie chinoise d’Anglet, lui envoyait pour son bébé, Wang Zhi. Téo s’était chargé de la petite valise archi pleine durant tout notre voyage jusqu’à Beijing. Je devais être prête pour 8h30, heure du rendez vous, en me reveillant à 8h ( si, si, vous avez bien lu ,c’était grasse matinée aujourd’hui),je n’étais pas du tout dans les temps. M Wang, comme il se doit, est arrivé bien en avance, c’est l’habitude chinoise. Diane a téléphoné pour me prévenir de l’arrivée de M Wang et en a profité pour m’annoncer que les agenaux et laoshi du train de nuit venaient d’arriver. Je rallouillais contre moi même d’être aussi lente. La fatigue s’est installée, les nuits trop courtes s’accumulent.
Les voyageurs du train de nuit sont soit en train de prendre le petit déjeuner, soit squattent la chambre de camarades pour une douche bien méritée.
M Wang est ravi, je ne repartirai pas les mains vides car il m’a remis des cadeaux pour sa maman, vais-je l’annoncer à Téo ?
De laoshi et Bai laoshi sont admiratives des agneaux qui se sont débrouillés comme des chefs. Ils étaient répartis dans les wagons 1 à 19, seuls les wagons 5 et 6 n’avaient pas d’agneaux. Ils sont parvenus à échanger leurs places pour se regrouper un peu, il y avait deux compartiments à 4, les autres étaient par 2, à 22h, tout le monde dormait. Quand je pense qu’à 1h30 du matin à l’hôtel, il fallait encore grrreuer pour mettre l’extinction des feux…
Une belle journée nous attendait, nous avons emprunté une ruelle pour nous rendre à l’entrée sud est de la Cité Interdite. Il fallait bien entendu commencer par une photo de groupe avant de découvrir l’univers minéral de la Cité Interdite. Diane n’a le temps de rien dire, les 50 paparazzis sont à l’œuvre, il nous faudra un moment avant de nous arrêter devant les palais de l’harmonie suprême, l’harmonie parfaite, l’harmonie préservée. Diane nous a donné rendez-vous devant la lionne dorée qui protège l’accès au palais de l’harmonie préservée. Incroyable, nous sommes tous là. Nous ne sommes pas seuls, les Chinois profitent de leurs derniers jours de vacances. L’espace est tel que nous avons matière à nous exprimer. Les agneaux n’ont pas de difficulté pour réaliser leurs défis. Les visiteurs chinois se prêtent volontiers au jeu, Gabrielle se régale. Eva aussi.
Nous nous sommes rendus en bus dans le quartier de la tour de la cloche. Mais avant nous avons été témoin d’une scène peu ordinaire. Une marchande ambulante s’est vue confisquer sa marchandise et son tricycle par la police.
L’opération pousse-pousse était longue à mettre en œuvre, il nous fallait 26 pousses pousses ! Tom a découvert le retro pédalage car il était trop tentant de demander au conducteur-pédaleur-je-ne-sais-comment-le-nommer, l’autorisation de monter sur le pousse-pousse. « Mais il n’y a pas de frein ! » telle a été sa première réaction. Non, il n’a pas été plus loin que 2cm, il n’a pas le permis.
De laoshi et moi même fermions la marche. Pas très glorieuses les deux laoshi, à Beijing, au moment d’emprunter un cyclo-pousse, je regrette tout le chocolat que j’ai plaisir à manger. Le voilà parti dans une course folle pour doubler tous les autres cyclo-pousses, il s’amusait à frapper du plat de la main le montant métallique de celui qu’il allait dépasser, provoquant un sursaut des agneaux qui l’occupaient. Nous avons discuté, non, il n’était pas Pékinois mais originaire du Gansu, non, il n’avait pas pu rentrer chez lui pour fêter chunjie, oui c’était dur de pédaler, oui nous étions lourdes, et comme il a vite compris que j’adore prêter le flan aux taquineries, il m’a recommandé au moment de nous déposer de ne pas trop manger pour ne pas être trop lourde au moment de repartir. Je suis allée raconter mon malheur à Zoé, Coralie et Paco qui m’ont consolée. Les agneaux sont très très mignons.
Oups, j’ai oublié de vous expliquer où nous nous rendions, nous allions manger chez l’habitant. De l’avis de bon nombre d’agneaux, c’était le meilleur repas. 50 personnes dans deux pièces. Je regrette de ne pas pouvoir mettre de photo du bébé de la maison, car selon les critères chinois, les bébés doivent être potelés. Monsieur Wang ce matin m’a dit que son bébé est potelé et blanc. J’espère qu’il est moins potelé que celui de la famille où nous nous trouvions. Comme j’allais très très mal, j’ai beaucoup mangé, j’avais décidé de faire souffrir un peu monsieur le cyclo-‘pousseur’. Lamelles de poulet aux pousses d’ail, brocoli, raviolis maison, gong bao ji ding (un peu de mystère ne fait pas de mal), pommes de terre en ragout au porc… Coralie nous a dit être très étonnée, que les Chinois fassent aussi jeunes. Elle commence une anecdote, elle avait discuté avec une vieille femme de 43 ans. J’étais déjà persuadée que les agneaux me prennent pour une mémé, mais là, bienvenue dans le 4ème âge, laoshi !
Le retour en cyclo pousse s’est fait avec le même cycliste-pousseur. Je lui ai dit que je m’étais vengée de sa remarque en mangeant beaucoup. Comme il nous a fallu attendre un long moment les cyclo-pousses pour rentrer, la suite du programme était compliquée, il était 15h30, impossible après cette heure là d’acheter des billets d’entrée pour le Temple du Ciel. Plan B, le Temple des Lamas, mais la police bloquait la route, toujours chunjie. Diane était désemparée, notre programme est trop chargé, quasi irréalisable en entier, compte tenu des circonstances. Je lui ai suggéré Tian anmen, où nous avons passé un très agréable moment. Marie et Mathilde ont fait des ravages. Les familles chinoises venant d’un peu partout déambulaient comme nous, donnant une atmosphère chaleureuse à cette place austère.
Nous nous sommes ensuite rendus dans le quartier qianmen, puis de nouveau à table avant de nous rendre à l’opéra chinois. Les trois extraits que nous avons eu n’ont pas réussi à vaincre le sommeil de bien des agneaux. Par contre, le spectacle était aussi dans la salle avec de tout jeunes enfants chinois qui se régalaient, réagissaient, conquis à ce qui se passait sur la scène.
Nous sommes enfin rentrés, Arnaud Z et Auguste se sont chargés de l’animation du bus. Diane prend beaucoup de plaisir avec notre groupe. Elle souffle quand ils sont tous ‘coincés’ comme elle le dit, dans le bus.
Remise des clefs des chambres, veillée des laoshi devant l’ascenseur et nous verrons bien si tout le monde parvient à se lever à 6h30 demain.
